Les dernières négociations de branche font fi de l’inflation persistante et très élevée.
A lors que l’inflation a atteint 5,7 % fin mars (sur un an) et devrait se maintenir à un niveau élevé jusqu’à fin 2023 selon l’OFCE (entre 5,5 % et 6,5 %), les NAO de branche peinent à en tenir compte. La revalorisation automatique du Smic au 1er mai – d’un peu plus de 2 %
selon la Première ministre – met en lumière la faiblesse des propositions patronales.
Banques commerciales : première hausse… depuis 2019
Les banques commerciales de la branche AFB (183 800 salariés) ont beau continuer à très bien se porter, l’accord NAO 2023 ne reflète pas leurs résultats 2022, pas plus l’inflation. Conclu le 31 mars, il entérine une hausse linéaire de 3 % au 1er avril. Mais il marquera : C’est le premier accord salarial après trois années blanches
, note Mireille Herriberry, secrétaire fédérale FO-Banques et sociétés financières, qui l’a paraphé. Il marque une reprise de relations un peu normalisées. Avec l’inflation qui perdure, FO n’a pas voulu pénaliser les salariés
, explique la militante, précisant que la signature FO n’est pas un blanc-seing pour le patronat
. Notable, l’accord NAO 2023 l’est aussi parce que les syndicats ont obtenu un plancher de 800 euros pour vingt-neuf des cinquante-six minima et un minimum spécifique pour les cadres de plus de 50 ans, à 35 500 euros brut. Mieux, pour les treize premiers minima de la grille, l’augmentation a été non pas de 3 % mais de 5,58 %. Celle-ci résulte de l’application cumulative de l’accord du 21 juillet 2022, arraché et signé par tous les syndicats, qui garantit un maintien systématique des minima au-dessus du Smic majoré de 5 %. En mai 2022, pour la première fois de son histoire, la branche AFB a vu trois niveaux de qualification passer en dessous du Smic. C’était inacceptable
, rappelle Mireille Herriberry. D’autant que les résultats financiers s’annonçaient records !