Après 6 mois de grèves, d’une mobilisation historique par sa durée et par l’ampleur des manifestations,
l’exécutif a décidé d’imposer sa réforme des retraites en empêchant une nouvelle fois les
parlementaires de voter. Ce nouveau déni de démocratie, les nombreux passages en force, malgré le
rejet massif de la population laisseront des traces profondes. Hier encore, le conseil de l’Europe s’est
interrogé sur l’ingérence significative de l’exécutif suite à l’utilisation en France de l’article 49.3.
Cette réforme, rejetée par toutes les organisations syndicales de salarié.es et de jeunesse a conduit à
un niveau de mobilisation jamais égalé, rarement atteint y compris en Europe. Cela aurait dû amener
le gouvernement à retirer son projet. L’exécutif sort considérablement affaibli de ce conflit, méprisant
la démocratie sociale et les travailleurs, travailleuses et la jeunesse, encore aujourd’hui opposés très
largement à cette réforme. C’est grave et porteur d’interrogations pour l’avenir quant à l’expression
que prendra la colère sociale.
L’intersyndicale et les manifestant.es n’ont pas réussi à faire reculer le gouvernement sur le passage
de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, mais nous ne tournons pas la page.
Cette réforme inutile, injuste et brutale maltraite les travailleurs, travailleuses du privé comme du
public et la jeunesse en leur imposant 2 ans de travail supplémentaires. Or dans des entreprises qui ne
veulent plus des seniors, un des vrais enjeux aurait dû être et reste leur maintien dans l’emploi auquel
cette réforme n’apporte, au contraire, pas de réponse. Les organisations syndicales avaient pourtant
toutes fait des propositions qui ont été écartées par le gouvernement.
L’expérience des 10 mois passés a démontré que l’unité des organisations syndicales professionnelles
et de jeunesses sur des revendications communes permettait de construire le rapport de force.
Comme l’intersyndicale l’a fait sur le dossier des retraites en se concentrant sur ce qui la rassemble,
elle va travailler, dès maintenant, à dégager des revendications communes sur chacun des sujets
suivant : les salaires et les pensions, les conditions de travail, la santé au travail, la démocratie sociale,
l’égalité femmes-hommes, l’environnement et la conditionnalité des aides publiques aux entreprises.

Sur ces thèmes, nous voulons obtenir des avancées importantes, notamment lors des futures
négociations.
La future négociation sur les retraites complémentaires Agirc Arrco prévue à l’automne, tout comme
celle de l’assurance chômage, seront des enjeux très importants dans lesquelles nos organisations
pèseront de tout leur poids.
Pour tous les travailleur(euse)s, les étudiant.es et les lycéen(ne)s que nous représentons, qui nous ont
fait confiance, pour toutes celles et ceux qui ont manifesté, parfois pour la première fois et pour toutes
celles et ceux qui ont rejoint les rangs syndicaux pour participer à ce combat, nous adressons un
message collectif: nous continuerons à contester cette réforme des retraites et à nous battre pour la
justice sociale.
L’intersyndicale que nous avons construite depuis juillet 2022 est une force. Elle a déjà démontré sa
capacité à agir ensemble par ses revendications et par la mobilisation quand cela s’est avéré
nécessaire. Cette force saura se mobiliser dans les mois qui viennent pour revendiquer le progrès social
et pour affronter les politiques de régression sociale au niveau national, y compris dans le cadre d’une
manifestation européenne. D’ici là, nous appelons partout les salarié.es avec leurs organisations
syndicales, à revendiquer, à négocier et se mobiliser pour gagner des augmentations de salaire.

L’intersyndicale continuera de se réunir, dès la rentrée.

Pour toutes questions : contact@fosg.net