Les inégalités persistent
Des chiffres révélateurs
Commençons par une bonne nouvelle : en ce qui concerne la composition des équipes de travail, 68% des personnes interrogées ne font aucune différence entre le fait de travailler avec des hommes ou avec des femmes. Mais ce bon résultat demeure assez relatif, puisque 25% déclarent préférer travailler au sein d’une équipe exclusivement masculine, contre 7% qui préfèrent une équipe 100% féminine.
En ce qui concerne le management, 70% des salariés attestent que le genre de leur manager leur est égal. Mais 22% préfèrent travailler sous les ordres d’un homme. S’ils étaient 46% en 1987 et qu’une nette évolution peut donc être soulignée, ce chiffre demeure non-négligeable. D’autant plus au regard de son inverse : seuls 8% préfèrent être managés par une femme (ils étaient 10% en 1987 !).
Malgré l’augmentation du nombre de femmes occupant des postes de management (10 ou 15% au début des années 80 vs 36% aujourd’hui), ce chiffre dépend grandement du secteur d’activité concerné : dans le secteur de la construction, 94% des employés ont un supérieur masculin, tandis que cette proportion est de 70% dans le commerce. À l’inverse, les hommes sont moins présents à ce poste dans l’administration (43%) et les services (52%).
Le sexisme, un fléau toujours présent
Mais c’est au chapitre des propos sexistes que l’étude délivre les chiffres les plus édifiants. Ainsi, 53% des personnes interrogées témoignent avoir déjà entendu des remarques visant une femme manager. Ces remarques visent en majorité le physique, à égalité avec les compétences (31%). Les jeunes femmes sont particulièrement concernées : 74% des 18-29 ans en ont été l’objet.
Par ailleurs, plus d’un tiers des femmes (37%) affirment avoir déjà été victimes de discriminations liées à leur genre. 22% d’entre elles l’ont été au moment de demander une augmentation de salaire (vs 13% des hommes), 21% quand il a été question d’une évolution professionnelle (vs 13% des hommes également).
L’étude démontre que pour 20% des femmes, les discriminations de genre ne sont pas liées à des événements particuliers, mais surviennent au quotidien au cours de la vie professionnelle !
Pourquoi ne pas devenir manager ?
Enfin, l’Ifop aborde le non-désir de devenir manager. Là encore, les différences de motivation liées au sexe sont nombreuses : 57% des femmes ne pensent pas avoir la personnalité d’un manager (contre 45% des hommes), 50% estiment que le poste n’est pas compatible avec leur vie privée (contre 40%) et 44% ne se sentent pas légitimes ou compétente (pour 36% des hommes).
Si quelques progrès ont donc été effectués depuis les années 80, le chemin à parcourir avant d’atteindre une effective égalité des genres dans le monde du travail est encore long.
Lien vers l’étude : urlr.me/dHKcs