Le groupe bancaire Société Générale a publié un niveau de résultat plus vu depuis 2021, soutenu par une meilleure rentabilité en France au second semestre et une bonne performance de la banque de financement et d’investissement. La Bourse applaudit.

« Nous avons (…) en 2024 dépassé chacun de nos objectifs financiers », a déclaré le directeur général de la banque Société Générale, Slawomir Krupalors d’une conférence de presse téléphonique. En 2025, « ne cherchons pas à changer une politique qui fonctionne (…) améliorons-là encore », a-t-il continué.

La banque affiche l’an dernier un produit net bancaire (PNB) de 26,8 milliards d’euros (+6,7 %) pour un résultat net de 4,2 milliards d’euros (+69 %). Au quatrième trimestre la « SocGen » se paye même le luxe d’être au-dessus des attentes des analystes. La banque de détail en France, dont les résultats sont consolidés avec les métiers d’assurances et de banque privée (réservée à la clientèle fortunée), affiche un PNB de 8,7 milliards d’euros sur l’année (+7,5 %) pour un bénéfice net approchant le milliard d’euros (+66 %).

La marge nette d’intérêt – la différence entre le taux auquel une banque prête de l’argent et celui auquel elle se finance – du réseau SG, fruit de la fusion de Société Générale et de Crédit du Nord, s’est « redressée significativement » entre octobre et décembre par rapport à la même période en 2023, se félicite la banque.

Actionnaires gâtés…

La banque de grande clientèle, qui regroupe notamment les métiers de financement et d’investissement, s’affirme comme la locomotive du groupe : son PNB, présenté comme record, dépasse les 10 milliards d’euros sur l’année (+5 %) pour 2,8 milliards d’euros de résultat net (+22 %).

Le pôle regroupant le crédit-bail automobile, le crédit à la consommation et les banques de détail à l’international, amputé de plusieurs filiales africaines, voit quant à lui ses revenus stagner en 2024, à 8,5 milliards d’euros, pour un résultat net en baisse de 21 %, à 1,3 milliard d’euros.Le résultat du groupe est par ailleurs diminué de 848 millions d’euros, alloués entre autres à la gestion immobilière du siège social ou à certains coûts relatifs aux « projets transversaux ».

Forte de ces résultats, la banque a décidé de redistribuer 1,74 milliard d’euros à ses actionnaires, en proposant un dividende en numéraire de 1,09 euro par action, soumis au vote de l’assemblée générale des actionnaires le 20 mai, et en lançant un programme de rachat d’actions de 872 millions d’euros dès le 10 février.

Ces résultats ont été salués en Bourse : le titre du groupe bondissait vers 10h25 de 8,95 % à 33,66 euros, dans un marché en hausse de 0,64 %.Depuis le 1er janvier, le titre a gagné plus de 23 % et affiche la meilleure progression du CAC 40 sur la période.

… mais salariés déprimés

Le redressement du cours de Bourse, malmené ces dernières années, est un axe fort de la stratégie de Slawomir Krupa depuis son arrivée à la tête de la banque, en mai 2023. Il s’accompagne de plusieurs chantiers de transformation, de la vente des filiales jugées moins rentables et d’une chasse aux coûts à tous les étages.

« Nous avons aussi réalisé des avancées significatives dans la rationalisation de notre portefeuille d’activité, avec 13 cessions », a souligné jeudi M. Krupa. « L’essentiel de cette première grande phase d’ajustement que nous avons entreprise est plutôt bien sur derrière nous », a-t-il poursuivi.

L’impact est particulièrement fort sur l’emploi : la fusion des deux réseaux historiques s’accompagne de 3 700 suppressions de postes, toujours en cours, auxquelles s’ajoutent environ 950 annoncées en début d’année dernière dans les fonctions centrales. Il se lit également dans une étude publiée en début d’année par le syndicat SNB. Présentant des « constats alarmants pour la santé des salariés du secteur bancaire » dans son ensemble, les travaux montrent que les répondants de la Société Générale présentent les résultats les plus dégradés. 57 % des salariés de la Société Générale se disent exposés à un risque élevé ou très élevé de burn-out, avance le syndicat dans une tribune intitulée « le mal-être des salariés au cœur des transformations », bien au-dessus de la moyenne sectorielle.

La Voix du Nord du 6 février 202 source AFP