
Comme chaque année à l’approche des assemblées générales, les banques françaises dévoilent le nombre de banquiers millionnaires qu’elles comptent dans leur rang.
Après BNP Paribas début avril, la Société Générale a publié son propre «Rapport sur les politiques et pratiques de rémunération» au titre de 2024. Celui du Crédit Agricole est attendu un peu plus tard dans le mois si on se réfère au calendrier de publications de 2023.
L’an dernier, la banque au logo rouge et noir a rémunéré 191 de ses «preneurs de risque»(«material risk taker»), ou personnes dites «régulées», plus d’un million d’euros, contre 147 en 2023. L’immense majorité, soit 130 personnes, a touché une rémunération globale comprise entre 1 et 1,5 million d’euros, et seuls cinq salariés ont gagné au moins 3 millions d’euros. La plupart de ces preneurs de risque, soit 111, étaient localisés hors de France pour «seulement» 80 actifs dans l’Hexagone.
Slawomir Krupa en tête
Avec 4,99 millions d’euros touchés au titre de 2024, le directeur général, Slawomir Krupa, est la personne la mieux payée de la banque. Une situation qui n’est pas systématique dans l’industrie. Chez BNP Paribas par exemple, au moins huit preneurs de risque ont gagné plus que les 4,34 millions d’euros de Jean-Laurent Bonnafé, dont trois ont été rémunérés plus de 6 millions d’euros. Au total, la plus grande banque française a rémunéré 439 personnes plus de 1 million d’euros, soit 17% de plus qu’en 2023. Parmi elles, 148 exercent aux Etats-Unis, 128 au Royaume-Uni et 83 en France.
Au niveau du groupe, BNP Paribas a enregistré 1.259 preneurs de risque l’an dernier, en léger repli par rapport aux 1.300 de 2023, mais pour une rémunération globale en hausse de 0,8%, à 1,194 milliard d’euros. Avec 877 personnes, la banque de financement et d’investissement (BFI) est, de loin, l’activité concentrant le plus de «risk takers», devant les «fonctions indépendantes de contrôle», avec 202 salariés concernés et la banque commerciale avec 131 personnes.
De son côté, la Société Générale a recensé 638 «personnes régulées», contre 675 en 2023, pour une rémunération totale en hausse de 4%, à 511,6 millions d’euros. Là encore, la BFI devance nettement les fonctions de contrôle et la banque de détail avec 338 salariés concernés contre 131 et 79, respectivement.